Un séjour au Pérou ne saurait être complet sans la visite de la fameuse cité inca du Machu Picchu datant du XVème siècle et qui est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1983!! Le Machu Picchu se situe à l’est des Andes, au début de la forêt amazonienne, à une centaine de km de la ville de Cusco.
Depuis Puno, on pense rejoindre Cusco en train (un voyage dans les Andes mémorable paraît-il) puis ensuite traverser la Vallée sacrée avant d’arriver au Machu Picchu… Seulement voilà, on n’avait pas prévu qu’une manifestation dans un village proche de Cusco bloquerait tout accès terrestre à la ville… Aucun train et aucun bus ne circule pendant 10 jours… Voilà qui n’arrange pas nos affaires! Le seul moyen de rejoindre Cusco est donc par les airs! Sauve qui peut, on fonce dans une agence de la compagnie d’aviation Lan et on réussit in extremis à réserver un vol Puno-Cusco pour le dimanche 2.11.
Reste à s’assurer encore qu’on puisse prendre le train de Cusco à Aguas Calientes, village se situant au pied de la célèbre montagne… et bien non!! Deuxième bug: les trains au départ de Cusco sont tous pleins et on nous annonce une grève de la compagnie Perurail pour le mardi 4.11! C’est compliqué tout ça! Finalement, grâce à plusieurs heures sur Internet et quelques téléphones, tout s’arrange à peu près. Voici donc un résumé de notre visite éclair au Machu Picchu!!
A peine arrivés à l’aéroport de Cusco que plusieurs chauffeurs de taxi (ou pseudos-taxis) nous accostent. Ca tombe bien car on doit se rendre à la gare d’Ollantaytambo rapidement pour attraper juste juste notre train pour Aguas Calientes. Malgré les recommandations de notre cher Lonely Planet, on se décide à prendre un taxi non-officiel, car les prix des taxis officiels sont exhorbitants!!
On n'est pas très tranquille, mais le chauffeur a une bonne tête. Tout se passe bien jusqu'au moment où on se fait arrêter par la gendarmerie nationale... contrôle de routine, papiers svp! Notre conducteur n'ayant pas les autorisations nécessaires pour faire une course payée en dehors de la ville de Cusco, il nous demande de mentir au policier en prétextant que nous sommes amis. Sauf que quand Mr le gendarme nous demande notre version, on est bien décidé à ne pas lui mentir pour éviter de croupir dans une prison péruvienne... Du coup, il comprend vite l'histoire et un billet suffira pour passer l'éponge et nous laisser continuer notre route… Si ça c’est pas de la corruption!!! Bref, on arrive finalement sans autre anicroche à Ollantaytambo où on pourra prendre notre train, en début d’après-midi!!
Enfin assis dans le train, quel soulagement! 1h30 à travers la vallée, le long du fleuve Urubamba, nous permet d’atteindre Aguas Calientes, village hyper-touristique puisque c’est le dernier village avant le Machu Picchu! On approche du Graal!! Plus qu’une demi-nuit de sommeil et nous pourrons enfin voir à quoi ressemble la fameuse “vieille montagne” (machu= vieille et picchu = montagne, en langue quechua).
A peine le temps d’admirer toutes ces ruines… On presse un peu le pas pour se rendre de l'autre côté de la citadelle, car on aimerait grimper en haut de la “jeune montagne”, Huayna Picchu (Waynapicchu). Située à 2’667m d’altitude, ce pain de sucre offre une vue plongeante sur la cité mais n'est accessible qu'à seulement 400 personnes par jour… On sait, ça a l’air beaucoup comme ça, mais on y arrive vite, sachant que le Machu Picchu peut recevoir jusqu’à 2000 visiteurs quotidiennement!!! Mission accomplie, nous serons les 24, 25 et 26èmes à avoir l’honneur de fouler le pic de Huayna Picchu. En 40 minutes, on avale les 300m de dénivelé… Et là, on est content d’avoir stressé Nicole, car la récompense est sans nom… tout simplement magique!! On reste de longues minutes au sommet, à admirer la vue sur le site et les montagnes environnantes.
Après ça, on prendra tout notre temps pour redescendre et flâner sur la pelouse et dans les ruelles de cette fameuse cité inca, au milieu des touristes et des lamas…
Les lamas sont désormais les seuls habitants du site depuis sa découverte par Hiram Bingham en 1911, archéologue américain venu initialement chercher un autre bastion Inca, Vilcabamba. A défaut, il fut conduit par des locaux au sommet du Machu Picchu, alors englouti sous une végétation dense suite à son abandon depuis plusieurs siècles. Bien qu’ayant été une cité prisée par les empereurs incas, dont Pachacutec qui en fut l'initiateur autour de 1440, son abandon résulte de sa situation peu pratique. Souvent qualifiée de « cité perdue » à tort, il est prouvé qu’elle fut visitée plusieurs fois lors des siècles précédents sans qu’on lui attribue une quelconque importance. Même si Bingham ne fut pas le premier à fouler son sol après les sandalettes incas, il a le mérite d’avoir su reconnaître sa valeur et la faire connaître aux yeux du monde.