Nouvelle Calédonie (2.08 - 15.08)

Voili voilou, nous voilà de retour pour vous faire partager notre quotidien aoûtien!!! On dirait que notre petit message a porté ses fruits! Merci pour tous ces messages qui font chaud au coeur! Comme promis, on ne vous oublie pas pour les cartes postales... Mais que ça ne vous empêche pas de continuer à vous lâcher sur votre clavier! Surtout que vous allez officiellement dès maintenant nous détester à cause des images que vous allez voir...

Nous avons donc fui le froid néo-zélandais pour rejoindre la Nouvelle Calédonie, archipel français du Pacifique. En fait il appartient à la Mélanésie (il y a la Polynésie, la Micronésie et la Mélanésie... si si!) et se compose d'une île principale, la Grande Terre (où se trouve Nouméa, la ville principale), de la célèbre Ile des Pins au sud de la Grande Terre et aussi d'un groupe de 4 îles à l'est, les Iles Loyauté, et des îles Bélep au nord.

En plus, c'est l'un des plus grands et des plus beaux lagons du monde, dont certains sites viennent d'être inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco, ça tombe bien!

Comme d'habitude, on n'a presque rien préparé à l'avance, on sait juste qu'on aimerait aller sur l'Ile des Pins qui paraît être idyllique. Plus on avance dans la lecture de notre fidèle guide Lonely Planet, plus on se dit que ça vaudrait la peine d'aller jeter un coup d'oeil aux Iles Loyauté: Ouvéa, Lifou, Maré, Tiga ... des noms qui n'évoquent encore pas grand chose mais qui sonnent bien! Pour s'y rendre, 2 options s'offrent à nous: le bateau ou l'avion. Comme on n'a que peu de temps sur place, on se décide pour l'avion, d'autant plus qu'il existe des pass inter-îles intéressants. Avec un peu d'anticipation, on avait envoyé un e-mail à l'agence d'Air Calédonie (la compagnie intérieure... à ne pas confondre avec Air Calin, la compagnie internationale!) pour réserver le vol Nouméa-Ouvéa le jour-même de notre arrivée à Nouméa, histoire de perdre le moins de temps possible. Bref... arrivés à l'aéroport de Nouméa, on n'a toujours pas de réponse pour notre réservation! C'est bien parti... On se dirige donc illico presto vers le guichet d'information pour savoir où est le bureau d'Air Calédonie... La gentille hôtesse nous regarde ahurie et s'exclame: "Ah mais ce n'est pas ici! Ici on est à l'aéroport de Tontuta et Air Calédonie se trouve à l'aéroport de Magenta, à 50km !!!" (une si petite île et 2 aéroports distincts!?!)

On demande donc si on peut téléphoner pour savoir si on est inscrit sur le vol de l'après-midi... On apprend que l'agence ne répond jamais quand on l'appelle, mais qu'on peut quand même essayer... Par chance, cette fois quelqu'un décroche. Point positif: l'agence a bien reçu notre réservation CE MATIN (alors qu'on a écrit plusieurs jours auparavant)... Point négatif: vu que c'est le jour J du départ, la réservation tombe... mais il y a encore de la place alors il faut se dépêcher de venir sur place pour acheter les billets... Bon! On sait ce qu'il nous reste à faire: foncer à l'autre aérodrome. Petit hic: le seul bus de l'aéroport passe tous les tremblements de terre et il n'y en a pas de prévu pour les prochains jours donc... on va faire du stop! Heureusement, une "métro" (française de Métropole venue s'installer en Nouvelle Calédonie pour quelques années) s'arrête, nous emmène jusqu'au centre ville, fait un détour pour nous montrer les lieux touristiques de la ville, puis nous pousse encore jusqu'à l'aérodrôme de Magenta, s'assurant même que nous pourrons prendre notre avion. Une perle! En chemin, elle nous apprend une nouvelle fort intéressante également: le bateau (le Betico) qui normalement relie la Grande Terre aux Iles Loyauté est en panne depuis...tenez-vous bien: 2 mois! Et là on est assez content d'avoir misé sur l'avion!

Bref, après toutes ces aventures, on réussit enfin à acheter notre pass aérien inter-îles qui nous permettra de visiter Ouvéa et Lifou. Puis nous reviendrons à Nouméa pour repartir, en bateau cette fois, pour l'Ile des Pins en fin de séjour. Du coup, on n'aura pas tellement le temps de visiter la Grande Terre... tant pis, il faut faire des choix dans la vie... et quels choix!

Ouvéa

Après 40 petites minutes de vol, on atterrit à Ouvéa, une île en forme de croissant d'environ 45 km de long sur 5 km de large. On a aucune idée d'où on va dormir... A nouveau on fait du stop (ou "du pouce" comme on dit là-bas) et on demande au conducteur de nous déposer en chemin, on a entendu dire que l'accueil en tribu Kanak est commun sur l'île. Très gentil, il nous emmène au village de Fayaoué, au gîte Ireital, où Tiré, la propriétaire, nous reçoit à l'improviste de manière très sympa! En fait, le gîte est composé de quelques bungalows en paille, d'une case traditionnelle et de coins cuisine et sdb communs... Bien qu'on soit attiré par la case, les prix restent exhorbitants... heureusement on a eu la présence d'esprit d'acheter une micro-tente en Australie en prévision des prix élevés des logements dans les îles du Pacifique... Ça fera donc tout à fait l'affaire.

Bien installés chez Tiré et son compagnon Hary, on passera de supers moments avec eux tout en apprenant beaucoup sur la culture Kanak, où les notions de tribus et de clans, ainsi que "faire la coutume" sont encore très ancrées. Ils nous feront goûter aux spécialités locales (taro, igname, poissons fraîchement pêchés... eh oui, même Sara s'y est mise) et nous aurons même la chance de préparer et déguster avec eux le fameux Bougna, un plat typique normalement réservé aux cérémonies, qui consiste en du poisson, du poulet ou de la roussette (=une chauve-souris!), empaqueté dans des feuilles de bananier avec du taro et du lait de coco, puis cuit 2-3 heures dans un four de pierres recouvert de terre! Tout un programme!!

Au total, on passera 4 jours à Ouvéa durant lesquels on se promènera à loisir sur la SPLENDIDE plage de Mouli, qui fait juste 25 km de long... Comme il n'y a qu'un hôtel sur l'île, autant dire qu'on ne croisera personne durant des heures de marche les pieds dans l'eau! Mais comment ça se fait qu'on n'ait jamais entendu parler d'Ouvéa avant?!

Et on ne vous a pas encore parlé du pont de Mouli... Après ceux de Sydney et Brooklyn, vient en 3ème position le pont de Mouli! Moche, certes, mais il suffit de s'y asseoir et d'admirer dans l'eau les grosses tortues remonter le courant ou alors se laisser entraîner au large... notre record: 5 en 3 minutes! Ensuite on rajoute d'énormes carangues, parfois même des requins... et le tour est joué, même pas besoin d'enfiler le masque et le tuba!

Autre attraction: les falaises de Lékine qui bordent la baie du même nom et qu'on peut atteindre à marée basse en compagnie d'un guide de la tribu uniquement, car le site est sacré. Excursion très agréable de quelques heures !

Lifou

Après 4 jours au paradis, c'est le moment de repartir... On reprend l'avion, cette fois en direction de Lifou, la plus grande des îles Loyauté. A l'aéroport, on rencontre Inge, une allemande partie pour 1 an également, faisant le tour du monde pour apprendre le français... Après l'Inde (!), la voilà en Nouvelle Calédonie pour perfectionner la langue de Molière. Ayant sympathisé, on décide de se rendre ensemble à Wé, centre administratif de l'île. On aura plus de chance de trouver un logement là-bas. Comme de nouveau les transports publics sont inexistants, on fait du pouce à 3, avec nos gros sacs... On a vu mieux! Début d'averse et pas beaucoup de passage... Au moment où le découragement pointe le bout de son nez, enfin, une fourgonnette s'arrête et le livreur nous trouve une place au milieu de ses cartons de salades... importées par avion!!! Vive l'écologie...

A Wé, le village, peu d'options d'hébergement s'offrent à nous: presque toutes ont fermé entre la parution du guide et notre présence sur les lieux! Notre homme à salades (décidément ils sont trop sympas ici) finit par nous trouver un endroit pour dormir: Chez Jeannette! Malheureusement, le gîte ne fait pas camping et les bungalows sont complets! Mais pas de problème, on trouve toujours une solution sur les îles, Jeannette nous propose de loger dans la case de la grand-mère, au fond du jardin! La cabane au fond du jardin...

Le confort est sommaire (on dormira parterre, sur des nattes en paille) mais au moins il y a amplement assez de place pour 3 et ça fait local! En plus, comme il pleut, on est bien mieux que sous une tente et au chaud!!!

4 jours à Lifou, durant lesquels on aura l'occasion de visiter de belles plages dont celle de Luengoni (malheureusement par un temps peu propice à la baignade).

Au cours d'une promenade au Cap des Pins, on découvrira (c'est le moment nous direz-vous!) la fonction Macro de notre appareil photo (Canon Ixus 860 pour ceux qui veulent copier nos oeuvres!!). Du coup, la balade censée durer 20 minutes s'est transformée en pélerinage de 2 heures à force de s'extasier devant le moindre insecte ou fleur dont on ne sait même pas le nom...mais rassurez-vous, on va vous épargner le supplice de la séance photos interminable du dimanche après-midi pour le moment... mais par contre à notre retour...

Dans le rayon "Premières fois", citons aussi notre première participation à une partie de Bingo avec les femmes du village! Sorte de Loto avec les moyens du bord, très couru par ici!

Et devinez qui a fait carton?! Le seul mec à jouer:

Ça s'appelle la chance du débutant! Toutefois, on ne s'éternise pas trop bien que la chance soit de notre côté, trop peur de recevoir des sorts!

Au chapitre découvertes, il faut noter encore que nous retrouvons le PAIN après 7 mois!!!

Le même jour, on fait également d'agréables rencontres, notamment Sarah, française en stage pour 2 mois en Nouvelle Calédonie, avant de reprendre ses études en Ecosse!!! Dur passage de la vie au soleil sous une bruine permanente...

Ensemble, nous sommes invités par la propriétaire de notre gîte à une soirée concert-Kava. Arrivés au concert, il n'y avait en fait plus de concert, car plus de Kava... On a juste eu le temps de goûter au breuvage... (une racine originaire du Vanuatu utilisée sous forme de boisson ayant paraît-il des vertus relaxantes et anesthésiantes, hum!)... euh, honnêtement? Pas bon du tout!

A défaut de musique et de Kava, on passe la soirée entourés des enfants du village, très intrigués par notre appareil photo !

Le dernier jour à Lifou, on partage la location d'une voiture avec Inge et Sarah pour faire les vrais touristes! Au programme, visite du village d'Easo, des falaises de Jonik, d'églises et même d'une vanilleraie! Vous saviez tous que la vanille ça pousse sur des arbres bien entendu, de même que les avocats!

Ile des Pins

Apres une nuit de transit passée à Noumea, on repart le lendemain matin à l'aube pour prendre l'Arimiti 4, l'unique bateau qui fonctionne encore au pas des Kanaks. Tellement unique d'ailleurs, qu'il nous a été impossible de savoir à quelle heure il lève les amarres! Après avoir questionné presque tous les habitants de la ville, trois réponses sortent du lot:

- je suis désolé, je sais pas (relire ce bout de phrase avec l'accent des îles - trop drôle!)

- mais y'a pas de bateau le dimanche (90% des sondés)

- départ à 6h du matin, prévoir d'être une demi-heure à l'avance, soit 5h30 (dixit un nettoyeur du bateau)

A choisir, autant prendre la troisième solution et mettre notre réveil de bonne heure. Après avoir eu besoin d'une grue pour nous sortir du lit, on se pointe au port un poil en avance, allez disons 5h15 en bons Suisses et devinez quoi? Personne, même pas un rat! Notre yacht est bien là, mais pas de lumière sur le pont! A ce moment précis, l'île des Pins nous semble loin, très loin! Mais comme d'habitude tout s´arrange, on apprend finalement que le bateau part bien aujourd'hui, mais sur le coup de 7h au lieu de 6h! Et dire qu'on se plaint du quart d'heure vaudois!

A peine 2h30 de traversée et nous voici débarqués au port de Kuto, lequel se fond dans la splendide plage de Kanumera. Pour la petite histoire, l'île doit son nom à la présence abondante de Pins colonaires et elle est également la plus touristique de l'archipel. On pose notre tente chez l'habitant au relais Kuberka et on file à la plage pour se remettre d'aplomb pour les deux jours suivants, car on a plein de choses à voir/à faire.

Aussitôt dit, aussitôt fait! On commence notre première journée par une marche jusqu'au sommet du Pic N´Ga, qui culmine quand-même à 262m svp... Puis, on poursuit en stop jusqu'à Vao et la Baie de St-Maurice, connue pour ses statues de bois sculptées faisant face à l'océan. Petit tour aussi chez un sculpteur local, Sami de Vao, qu'on remercie pour avoir pris le temps de nous expliquer son art.

Le deuxième jour, on s'embarque sur une pirogue depuis la Baie d'Upi pour voguer en direction de la Baie d'Oro, suivi d'une marche jusqu'à la piscine naturelle le long d'un sentier à travers la forêt vierge. Bien contents d'avoir réservé avec des locaux, nous nous retrouvons tous seuls NOUS sur notre pirogue, alors que les autres toutous sont 14 sur les leurs!! Le parcours sur l'eau et la vue sont magnifiques. Des rochers dispersés au milieu de la baie et creusés par l´érosion permettent à notre piroguier de se faufiler en douceur, nous laissant le temps d'admirer également les habitants sous-marins (tortues, raies, poissons, etc...). Par contre, quelle surprise quand on tombe nez à nez avec un couple de dauphins, tellement inattendu qu'on en revient toujours pas, magique! Grand coup de chapeau à notre cap´tain qui arrivera à en suivre un durant quelques minutes pour notre plus grand bonheur!!

Notre séjour ici en Nouvelle-Calédonie s'achève déjà, prochaine étape la Polynésie française, y a pire c'est vrai, mais on est un peu triste de quitter nos amis kanaks. Ce séjour restera un énorme souvenir, plein de rencontres avec des gens si gentils et ouverts, notamment Tiré et Hary.

La Nouvelle-Calédonie restera encore comme l'endroit où on a découvert le poisson. OUI OUI, on AIME le poisson désormais!! Loche, Bec de Canne, Mahi-Mahi, tout y passe... et si vous rajoutez encore une sauce à la vanille fraîche des îles, mmmh, limite si on serait capable de prendre le premier avion pour retourner déguster un bon filet!