28 octobre 2008

Chile - Torres del Paine (3 - 7.10)

Ni une ni deux, sitôt débarqués à Puerto Natales en compagnie de nos deux amis Suisses, on se rend dans une petite auberge sympathique, chez Werner le Suisse-Allemand qui tient la casa Cecilia, et qui est une mine d'information concernant le parc Torres del Paine. Jaaaa!
En gros, ce parc de 242,242 ha inscrit à l'UNESCO se trouve à 145km au nord de Puerto Natales. Il est décrit comme le plus beau parc national d'Amérique du Sud... rien que ça! Et dire qu'on n'en avait jamais entendu parler auparavant...
Plein de sentiers jalonnent ce parc, mais généralement, tout trekkeur qui se respecte emprunte soit "El Circuito" (compter bien 7 jours en tout), soit le "W" qui est réalisable en 4/5 jours. Notre équipe est motivée comme jamais, mais le W nous conviendra parfaitement, d'autant plus que certains tronçons du Circuit sont fermés en raison d'avalanches. Reste à faire les commis pour nos repas, louer l'indispensable pantalon waterproof et caser tout ça dans nos sacs à dos, en plus des sacs de couchage et de la tente. Et la météo vous nous direz ??? Et bien on s'est renseigné, on est tombé sur le Philippe Jeanneret du coin et, carte satellite à l'appui, a priori il annonce du positif. Tip Top, on est fin prêt pour le départ!!

Vendredi 3.10, on quitte Werner de bonne heure pour prendre un bus nous emmenant à l'entrée du parc. 2h de bus et un trajet en catamaran plus tard, on commence notre marche aux alentours de 13h, au départ du refuge Pehoe en direction du glacier Grey. Mais voilà qu'on n'a pas fait 50m. qu'un fort vent se lève, accompagné d'une petite bruine qui se tranformera rapidement en grêle. Et alors Philippe, t'avais pas prévu du beau!?! Qu'à cela ne tienne, on continue notre route. On est bien équipé, surtout Anne-Caroline avec son K-way Mammut, n'est-ce pas Pierre? Pour la petite histoire..............

Malgré le mauvais temps et les raffales de vent estimées entre 80 et 100 km/heure, on lève la tête de temps en temps pour profiter du magnifique paysage qui s'offre à nous. Le Lac Grey et ses icebergs en apéritif de l'imposant Glacier Grey, qui porte particulièrement bien son nom aujourd'hui!
On profite d'une petite accalmie en route pour grignoter notre pique-nique... mais on ne s'attarde pas trop.

Après 4h de bravoure, on arrive au refuge Grey, proche du glacier. L'accueil est timide, on doit négocier l'utilisation de la cuisine. Finalement, une personne aura le droit de s'introduire dans le lieu sacré, c'est Pierre qui se dévoue pour nous mijoter de bonnes pâtes! Merci chef! On n'aura pas porté la nourriture pour rien au moins!
En attendant le souper, comme le vent est tombé et qu'on est un peu maso, on monte notre tente pour la nuit, au bord du lac, avec vue sur les icebergs! Eh ouais, les nuitées en refuge étant pour le moins chères dans la région, on se décide à dormir dehors! Mais c'était sans compter un regain de tempête pendant la nuit, faisant s'envoler nos sardines et donc s'écrouler la tente sur nos têtes. En pleine nuit, Sylvain le brave nous répare tout ça, par Mac 10 de vent. Chose surprenante, le lendemain matin on se réveille entier... même pas froid! A savoir qu'à l'intérieur des dortoirs, Anne-Caroline a relevé 9 degrés... Brrr!

Petit déj copieux pour nous remettre de cette nuit et prendre des forces pour la marche du jour. Un aller-retour de 2h permet de rejoindre un point de vue proche du glacier, mais la pluie s'est remise à tomber donc on préfère passer la matinée à squatter le seul poêle du refuge et à chibrer!! En milieu de journée, on se décide quand-même à mettre le nez dehors pour attaquer notre retour au refuge Pehoe où on passera notre 2ème nuit. Cette fois on ne retentera pas l'expérience camping! On est courageux, mais pas téméraire!
Le 3ème jour... le soleil ne veut toujours pas pointer le bout de son nez. Tant pis, on s'emmitoufle sans trop réfléchir au nombre d'heures de marche à venir jusqu'au refuge Los Cuernos. Heureusement pour nous, Anne-Caroline est en grande forme (la victoire de la veille au chibre peut-être?) et nous guide d'un pas décidé à la Speedy Gonzales. Malgré toute notre bonne volonté, la vallée Frances étant complètement bouchée, on skippe ce passage et on arrive en un temps record au refuge. Il nous reste donc tout l'après-midi pour profiter de ce sympathique refugio et nous adonner à notre passe-temps favori: le chibre! Eh oui, encore!!!

4ème dia: ENFIN le soleil est là! Quel bonheur de se lever avec un grand ciel bleu Ô combien mérité!! A la base, on prévoyait de marcher ce jour-là jusqu'au refuge Chileno, en 5h selon les panneaux du sentier. Le beau temps étant de la partie, la motivation avec, on réalise ce parcours en moins de 4h tout en appréciant le panorama du lac Nordenskjöld et de l'immensité des montagnes et plateaux patagoniens environnants. Difficile de trouver des superlatifs sans paraître trop gnan-gnan. Un mot: espléndido!!!

Le temps changeant "dramatically" dans cette région, on décide de profiter du beau et de nos gambettes affûtées pour gravir l'après-midi même le chemin menant du refuge jusqu'aux Torres, LES montagnes granitiques phares du parc! 3h aller-retour, neige au sommet et quelle vue!
Après tant d'efforts, le réconfort! Les provisions de nourriture étant terminées, on s'offre un bon repas au refuge pour clore cette expédition du W en beauté... Le lendemain sera une partie de rigolade, descente, descente, descente jusqu'au refuge Las Torres, puis une bonne sieste dans le bus qui nous ramènera à Puerto Natales chez qui? Mais Werner voyons!!

L'équipe au complet! Et là on est... content!

22 octobre 2008

Navimag (29.09 - 02.10)


La nouvelle aventure répond au doux nom de Navimag... Mais qu'est-ce que ça peut bien être? En voilà une bonne question... En fait, Navimag est le nom de l'agence de ferries qui propose des croisières de 4 jours au départ de Puerto Montt, le long des fjords chiliens, jusqu'à la bourgade de Puerto Natales, en Patagonie du Sud!!! Eh ouais, rien que ça. Cette fois on fait péter le budget car on a bien envie d'aller voir à quoi ressemblent 4 jours sur un bateau en compagnie de chevaux dans un camion et avec un Sylvain qui souffre du mal de mer!!! Il paraît que cette croisière peut se révéler être un pur bonheur ou bien alors, un moment difficile à passer.. l'agitation de la mer, les puissantes odeurs de bêtes embarquées à bord qui vous prennent par les tripes en moins de deux!!! Mais il faut savoir vivre dangeureusement non??? En hop, embarquement svp, à l'aide d'un monte-charge quand même!! Que la croisière s'amuse...

Pour vous faire une meilleure idée du parcours...

Première étape, la découverte des cabines. Grâce à un petit supplément, on échappe au dortoir de 20 au 3ème sous-sol pour aller dans une chambre cosy de 2 lits superposés, qu'on partage gaiement avec un hollandais, une anglaise et 4 gros sacs-à-dos à caser. C'est petit mais il suffit de s'organiser et de soigneusement éviter de se retrouver à 4 dans la chambre en même temps... sauf pour dormir! Luxe ultime, on a aussi droit à un hublot!


Deuxième étape, visite du pont supérieur. Au loin, on entend le mot Jass!!! En manque depuis tant de mois d'abstinence, Sylvain se dirige illico presto vers le couple ayant prononcé LE mot tabou! Du coup, on fait la connaissance de Pierre et Anne-Caroline, qui sont, devinez d'où??? De Lausanne bon sang de bonsoir!! Enfin, ce ne sont pas des vrais lausannois, plutôt un valaisan et une montreusienne, mais on leur pardonne!
3ème étape, séance d'information en bicanal anglais-espagnol sur le déroulement du voyage... interminable! On a presque l'impression que nos locutrices prennent comme nous le bateau pour la première fois. On retiendra surtout qu'on a droit à 3 repas par jour sous forme de tournus... et ouais, on est quand même une centaine à bord.

3, 2, 1 largués les amarres!! C'est parti pour 4 jours en mer, rythmés par nos trois repas quotidiens, un peu de lecture, le film du soir mais surtout les moments passés sur le pont à admirer le paysage tranquille qui défile... Quelques phoques, des dizaines de dauphins et une petite brise glaciale qui vous rappelle que le Grand Sud n'est plus si loin!

Le seul moment d'agitation survient le 2ème soir lorsque notre route sort des fjords abrités pour quelques heures dans le Pacifique. Malgré la grandeur du navire, la houle se fait bien sentir! Youpiiee... ce soir c'est spaghetti bolognaise!! Et là, on est bien content d'avoir acheté ces pilules contre le mal de mer! Pour une fois, les rôles sont inversés... Sara n'ose pas bouger et reste concentrée dans son fauteuil alors Mr gambade comme un charme au milieu des passagers pâlichons.

Mais cela valait la peine de serrer les dents! Imaginez un réveil dans l'isolement d'un fjord ayant revêtu son manteau blanc par surprise pendant la nuit...

Cette croisière aura été l'occasion de papoter avec bon nombre de personnes et de préparer notre arrivée en Patagonie du Sud à la place de chibrer, mais cele n'est que partie remise avec Pierre et Anne-Caroline. On prévoit de se lancer les 4 à l'assaut du W, un trek de 5 jours dans le fameux parc national Torres del Paine. En attendant le récit de ces aventures, nous voilà arrivés au petit port de Puerto Natalas, la terre promise!

17 octobre 2008

Chile - Puerto Varas (22 - 29.09)

Chile, le retour... Direction la petite ville de Puerto Varas située au bord du lac Llanquihue et qui occupe une place stratégique pour rayonner dans la région des lacs, côté chilien... En toile de fond, les volcans Osorno et Calbuco. L'Osorno (2'652 m) ressemble beaucoup au Villarrica par sa forme cônique parfaite à la différence près que celui-ci, bien que considéré comme actif, a eu sa dernière éruption en 1869. Le Calbuco (2'003 m), quant à lui, a perdu un peu de sa superbe mais reste impressionnant: il a un cratère géant de 400-500m et sa dernière éruption date de 1972. L'envie de gravir l'Osorno ne nous manque pas, le seul hic, c'est le prix demandé... vraiment surfait, on ose espérer que le guide vient chercher les gens en limousine pour cette somme!!

Grâce à notre cher compagnon de route, le Lonely Planet (pour une fois qu'il nous trouve qqch de bien...), on tombe sur une chouette auberge, la casa Margouya, tenue par Nico, un toulousain venu s'installer à Puerto Varas. Ambiance décontractée et chaleureuse, on y rencontre Benjamin, français lui aussi, venu faire un stage de quatre mois dans le cadre de ses études, et donner un coup de main pour le lancement d'une école pour des orphelins, beau projet initié par Nico.

Selon nos plans, on pensait ne rester que quelques jours à Puerto Varas, puis filer sur l'île de Chiloé. Mais voilà qu'une grève des marins faisant la liaison avec l'archipel nous oblige à prolonger notre séjour chez Nico... Tant mieux, on se sent presque comme à la maison et les restos de la ville mitonnent les meilleurs morceaux de viande qu'on ait mangés depuis que nous sommes au Chili. Promis, 10x meilleurs que le Churrasco!! Cela nous permet de faire plus ample connaissance avec les amis et collègues de Nico, Corentin et Mathieu, les deux Belges, ainsi que Nicole et Gerhard, un couple de Suisses-Allemands. Que de bonnes raisons de passer des soirées sympas, particulièrement celle de l'anni de Benjamin le 24 septembre!

Parlons un peu de la région aussi... c'est par un temps maussade qu'on est allé voir les chutes de Petrohué, sorte d'Iguaçu miniature... difficile de croire qu'il y a un volcan en arrière-fond! Heureusement, on se rattrape bien le lendemain avec une croisière en barque sur le lac de Todos Los Santos, sous un grand ciel bleu. Réputé comme le plus beau lac du Chili, tout en longueur, sa traversée est, paraît-il, une des meilleures manières de rejoindre l'Argentine, jusqu'à Bariloche! Ben tiens, on y était justement... Seulement voilà, nous on a passé la frontière en sens inverse en bus... moins glamour, mais nettement moins cher aussi... Eh oui, c'est malheureux à dire, mais on a toujours notre budget à tenir, nom d'une pipe!! Bon on s'égare là ... Donc après cette petite croisière en barque, on poursuit avec une marche longeant le volcan Osorno, à travers les tranchées creusées par d'anciennes coulées de lave...

Vu qu'on a le temps, on s'offre même une petite escapade camping avec Benjamin dans la vallée de Cochamo qui permet de relier l'Argentine à travers les Andes et qui est connue pour ses imposantes parois de granit faisant le bonheur des fans d'escalade. Sale histoire! Ca commence mal: le bus devant nous emmener au village de Cochamo n'est jamais venu, du coup, c'est en stop que nous avons essayé de le rejoindre, en compagnie de Benjamin et d'un couple chilien. Voyage en 3 étapes avec les moyens du bord: pick-up, camion poubelle et semi-remorque dégageant une forte odeur de poisson... Finalement arrivés à bon port, nous commençons notre marche qui devait durer 5h jusqu'à un refuge qu'on n'a jamais trouvé... Normal, on pensait devoir longer la rivière jusqu'à destination. Mais non, il fallait la traverser à un certain point!! A la nuit tombée, un peu fatigués de marcher dans la boue, on décide de planter nos tentes dans une petite clairière et de griller nos saucisses et marshmallows pour un festin bien mérité! Sage décision, car si on avait continué, on aurait sûrement atterri en Argentine!


Le 29 septembre, il est temps de remballer nos affaires... Une nouvelle aventure nous attend, au départ de Puerto Montt. Suite au prochain épisode...